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MessageSujet: Témoignage   Témoignage Icon_minitimeJeu 12 Avr - 12:15

Ma famille m'a sauvée"
Francine est âgée de 42 ans. Mariée, mère de deux enfants âgés de 14 et 12 ans, elle est institutrice maternelle. Elle témoigne de sa maniaco-dépression au quotidien.

"J'ai été hospitalisée la première fois en mai 95. Sans m'en rendre compte, j'étais alors dans une période de surexcitation et de suractivités à l'école alors que plusieurs mois auparavant j'avais traversé des moments de dépression. Un jour, un conflit avec un collègue a pris des proportions terribles. J'ai fait un scandale à l'école et n'arrivais pas à me calmer. On a dû m'emmener à l'hôpital. J'entendais mon mari dire que je devenais folle. Moi, je me croyais investie d'une mission divine pour changer le monde.

Après 15 jours d'hospitalisation, de calmants et d'ergothérapie, j'ai sombré complètement dans la dépression. Lentement, je suis remontée à la surface grâce aux antidépresseurs et j'ai fini par reprendre le travail. Comme je me sentais mieux, j'ai stoppé les médicaments... Re-dépression, un an après la première hospitalisation et nouvelle hospitalisation pendant trois semaines. J'y ai vécu une complicité très forte avec un autre malade. Nous nous sentions tous deux investis de pouvoirs divins.

De retour à la maison, je passais mon temps à me saouler et à me goinfrer. J'ai pris 40 kg en quelques mois! Mon filleul m'a supplié d'arrêter de me détruire. J'ai compris alors que j'étais importante pour ma famille et que je devais réagir. J'ai consulté un autre psychiatre à qui je dois d'avoir été le premier à diagnostiquer ma maladie, à avoir trouvé le bon dosage de médicaments et avoir écouté ma souffrance. J'ai compris aussi que ma tante avait eu la même maladie mais qu'on me l'avait toujours caché.

Comme j'étais devenue très grosse, j'ai voulu maigrir avec des coupe-faim mais ceux-ci ont déclenché une suractivité et une troisième hospitalisation pendant laquelle je ne savais plus contrôler mon envie de dépenser. J'ai claqué par exemple 100.000 F en bouquins dans une librairie!

Le retour en famille fut à nouveau une terrible épreuve. Alors que le médecin m'avait reconnu apte à travailler, direction et parents de l'école ne voulaient plus de moi. Ce rejet a été épouvantable. Finalement, on m'a proposé d'être institutrice volante. C'est ce que je fais encore aujourd'hui et j'en suis satisfaite mais j'ai vraiment encaissé beaucoup de méchancetés à cette époque.

J'ai eu du mal à accepter cette maladie car c'est une maladie qui touche l'esprit et car je l'aurai à vie. Mais j'ai tellement peur de revivre l'enfer que je respecte scrupuleusement ma prise de médicaments. J'utilise d'ailleurs une boîte spéciale où tous les médicaments sont rangés dans des compartiments correspondant aux jours de la semaine et aux heures de la journée. C'est vraiment pratique et cela permet de ne pas faire d'erreur.

Mon psychiatre (que je vois très régulièrement) m'a également conseillé de maintenir un rythme de vie régulier pour recréer des habitudes. Ainsi, je ne peux pas faire trop d'activités ou de projets à la fois. J'ai aussi supprimé mes cartes de crédit et la possibilité de descendre en négatif sur mon compte bancaire. Et je dresse toujours une liste de courses avant d'aller dans les magasins.

J'ai aussi appris à identifier les signes avant-coureurs d'une rechute. Mais ce contrôle sur soi-même est éprouvant. De même, je suis parfois irritée de voir mon entourage épier mes moindres gestes ou réactions. Cependant, je comprends que mon mari et mes enfants ne veulent plus vivre le cauchemar enduré des années durant. C'est eux, leur amour, leur soutien, leur compréhension, qui m'ont sauvée".

A lire aussi comme témoignage: "Maniaco-dépression : l'histoire de Pierre" - par Pierre et Marie-Christine Hardy - Ed. Odile Jacob - 1996.
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