Bonsoir à tous et à toutes,
Diagnostiquée bipolaire en 2004 par mon médecin traitant, je n'ai pas voulu y croire et je n'ai pas pris le traitement qu'il me proposait à l'époque. Je me suis toujours connue comme cela, oscillant entre excitation et déprime et dépression, depuis le suicide de mon papa quand j'avais 9 ans. Ce sujet est devenu tabou ce jour là et je n'ai jamais pu en parler, ni pleurer devant les membres de ma famille, je devais faire face et faire croire que tout allait bien, c'est ce qu'ils m'ont dit de faire. Et c'est ce que je faisais paraître à la maison, mais à l'extérieur plus les années passaient et plus je devenais une autre, tout me faisais peur, les autres surtout. Mon seul refuge était les livres. J'ai compris que j'étais vraiment malade qu'en 2008, j'ai étais hospitalisée en HP, le matin je pleurais, l'après midi j'étais toute gaie, horrible pour moi. Depuis que je prend mon traitement et que je suis suivie, ça va mieux, j'oscille toujours entre phases maniaques et dépressives mais c'est moins prononcé. Je suis sous dépamide 600 mg/jour et lexomil le soir pour m'aider à dormir. C'est dur car j'ai perdu beaucoup de jobs à cause de ma maladie, et d'ami(e)s, là depuis un an j'ai retrouvé un employeur, je l'ai mis au courant de mon trouble car étant médecin je savais qu'il s'en doutait, et ça n'a pas loupé ^^, mais il a très bien réagi et me considère telle que je suis, il m'a dit pour moi vous n'êtes pas bipolaire vous êtes sandra, et ça ça fait du bien à entendre. Pour moi cette maladie est certainement un leg de mon défunt papa et aussi une conséquence de son suicide et surtout des non dits et de ce tabou fait par ma famille. Lorsque je vais mal je me réfugie dans les livres, les séries etc je fuis toute réalité et ça peut durer des mois et des mois, le seul endroit où je fais semblant enfin c'est ce que je pense c'est au travail, car grâce à ce travail j'ai un pied dans la vie sociale, je cotoie du monde toute la journée, je me dois d'être agréable et efficace. Mais à la maison c'est différent, je suis en couple depuis 12 ans et mon mari lui souffre de schizophrénie, il est guéri entre guillemets selon sa psychiatre mais en ce moment il prend de la depakine pour palier à l'absence des autres médicaments et au réveil de ses émotions. Ce n'est pas facile pour moi, car depuis début mars, j'ai comme un nouvel homme à la maison, il a du caractère et ne se laisse plus faire et ne prend pas de gants pour dire ce qu'il pense contrairement à avant lorsque les médicaments anesthesiaient ses émotions. Depuis je suis perdue, je fuis toute confrontation, je n'ose plus rien dire, je ne suis plus du tout en phase avec lui. Il est "normal" et moi je suis toujours avec mes troubles up et down et je me dis qu'il vaudrait mieux qu'il se trouve quelqu'un de dit normal. Je vois ma psychiatre mercredi et j'ai hâte de savoir ce qu'elle pense de ça. Je l'a vois depuis 4 ans 1/2 et son opinion est très précieuse. Tout ce que je souhaite pour moi et vous tous et toutes qui me lisez, c'est que nous arrivions un jour à gérer nos états et vivre sereinement.