Voici le message que j'avais posté sur doctisimo, merci à confiture75000 qui m'a donné le lien de ce forum.

Mon ami (qui a 26 ans) avait eu une psychose maniaco depressive lorsqu’elle avait 20 ans, elle a été hospitalisé et avait guérie un an après. Aujourd’hui elle prend encore des médicaments (tegretol et lexomil), selon sa psychologue elle devra les pendre toute sa vie. Elle n’a jamais fait de rechute.

Elle a mis du temps à se créer une situation sociale et aujourd’hui elle a une vie comme tout le monde, sauf qu’elle a besoin d’un long sommeil, elle se couche souvent vers les 21h00.

Ce week-end nous sommes parti elle et moi en bord de mer pour changer d’aire, et elle m’a fait une confidence. Elle m’a dit qu’il lui arrivait plusieurs fois dans la journée à penser à des scènes de mort, où elle imaginait des proches auquel il arrivait un malheur ! Elle m’a dit que ça l’inquiétait car cela ne lui arrivait jamais avant. J’ai essayé de la rassurer mais j’avoue que moi aussi cela m’inquiète.

Je me suis rappelé aussi qu’il y a trois mois elle a eu un retard de règles qui a durée 2 mois, souvent il lui arrive aussi d’avoir des douleurs au lobe frontal, qu’elle soigne avec du baume de tigre. La semaine dernière, avant notre petit week-end, elle a eu du mal à trouver le sommeil, elle s’est couchée souvent à 23h00. J’ai fais le liens avec sa confidence, peut être que je me trompe.

Par ailleurs, elle se pleins parfois de son travail chose qu’elle ne faisait pas avant, comme nous ne vivons pas ensemble et qu’on se voit 3 à 4 fois par semaine, on se parle souvent au téléphone, dernièrement elle m’a fait part d’un état de tristesse, alors que depuis se connaît (18 mois maintenant) elle croquait la vie à pleine dents. Selon elle s’est due à l’arrivé de son père chez elle début avril, en effet elle me dit qu’elle a du mal à cohabiter avec lui et qu’elle est pressé qu’il rentre en province.

Voilà, j’espère de tout cœur que ce ne sont pas des signes de rechute et si c’était le cas que puis-je faire pour éviter cela ?

Je suis inquiet, merci d’avance pour vos réponses.

Tu sais une maladie comme la bipolarité est un exercice de jonglage permanant entre deux état antithétque.

Il faut apprendre en tant que malade a sentir venir les état dépressifs ou maniaques, et apprendre a les gérer au mieux.
Mais pour ça il faut accepter le fait que la maladie est là, et que les traitements sont a vie.

Ce que tu décris ressemble a une rechute dépressive. Si elle est suivi par un psychiatre, il faut qu'elle lui en parle a son prochain rendez-vous, quitte a l'avancer. Si elle ne l'est pas, il serait bon d'en rencontrer un.
Tu peux l'aider je pense en l'ecoutant, et en comprenant que ses idées morbides sont impressionnantes, mais le reflet d'un trouble qui ne vient pas de son caractère. Si tu es présent et qu'elle peux exhorciser ses peurs face a ses idées ca l'aidera je pense.
Et pousse la a sortir, a avoir une hyguiène de vie stable, qu'elle voie le soleil (c'est bon pour le moral), qu'elle aille a ses activités habituelles, surtout qu'elle ne reste pas engoncée chez elle a ruminer.

Bon courage tiens nous au courant.

Merci beaucoup !

Le problème c’est qu’elle n’aime pas parler de sa bipolarité. Entre elle et moi c’est devenu un tabou.

Pour elle, cela fait partie de son passé, les seuls résidus sont ces médicaments qu’elle aimerait ne plus prendre, donc quand j’essai d’entamer une discussion, ça la rend triste alors je ne vais jamais loin.

J’aimerais tant en parler longuement avec elle, surtout que j’ai lu que quelqu’un de bipolaire l’est à vie, je ne sais pas comment elle réagirait si je lui disais cela pour briser la glace; alors j’hésite.

Se voiler la face pour ne pas la blesser peut-être pire! Dit toi que su tu fait éclater cette bulle protectrice qui l'isole et la détruit elle ira mieux dans l'avenir. Il faut qu'elle accepte sa maladie, tant en manie qu'en dépression. Arrêter les medocs est la pire chose a faire. Il faut absolument que tu arrive a lui parler. Peut-être peux tu lui écrire tes peurs pour elle et amorcer un dialogue comme ça.

Ce sera une période pas facile parce qu'elle va t'en vouloir au début, mais si tu veux l'aider réellement, passe au dessus de ça et secoue la un peu. S'enfermer dans le déni de la maladie amène des crises de plus en plus violente. C'est une maladie qui est à vie et qui empire si elle n'est pas traité. Il faut un suivi régulier pour adapter la médication.

Si elle refuse de t'écouter malgré ça, va lire les conseils d'ARGOS aux familles de malades,et fait lui lire les conseils aux malades ça peux l'aider. Laisse trainer quand tu la voit l'adresse du forum, ou glisse lui un livre de témoignage dans son sac.

N'oublie jamais que si elle t'en veut c'est pas contre toi, mais contre sa maladie qu'elle n'accepte pas. Il faudra que tu soit fort et présent pour elle. En tout cas je te souhaite toute la réussite dans cette histoire, et si tu as besoin de soutient, hésite pas a poster ici ^^

Bonsoir,

Merci de tout ces conseils, je vais les appliquer puisque au fond de moi ce sont de bonnes paroles et la vérité est là dedans. J’ai pas envie d’être « agressif » avec elle, vue qu’elle a du mal a dialoguer de sa maladie, alors je vais y aller doucement. Ce soir on a dîné ensemble et j’ai fais le premier pas, ce fut très enrichissant pour elle et pour moi.

J’ai commencé par lui demander si les pensées macabres lui étaient revenues, elle m’a dit oui, une fois cette journée, elle était gêné. Je lui ai fais comprendre qu’elle devait tout me dire, que j’étais un peu inquiet et qu’elle ne devait pas se sentir seule lorsqu’elle a ces pensées que mon rôle était pour le meilleur comme pour le pire, que quand elle se sent mal, qu’elle soit triste, qu’elle a peur, elle devait m’en parler. Elle était contente et m’a dit qu’elle avait peur de me choquer, que je la juge ou que je la quitte. Je lui ai fait comprendre que j’étais un être humain et que quand un être humain est conscient et comprend certaines chose ou certains mécanisme il ne peut être choquer, juger ou fuir. Je lui ai dit que comme je l’aime je ne la quitterais jamais et au contraire je serais toujours là pour elle. Ca l’a un peu fait sortir de sa bulle.

Pour ne pas trop fixer sur elle, je lui ai raconté des frustrations d’enfance, des moments qui m’ont choqué dans ma vie dont j’ai gardé une trace encore aujourd’hui, elle m’a même donné des conseils ! Mon but était de lui faire comprendre que chaque être humain avait ses peines, ses peurs et ses frustrations et qu’on ne devait pas les garder au fond de soit.

Je lui ai posé des questions simples et précises, elle y a répondue : Elle n’oublie pas de prendre ses médicaments, elle arrive mieux a dormir depuis cette semaine, mais elle a toujours ces douleurs au lombes frontal, ce soir après le dîner elle en a encore eu une, je lui ai dis de ne pas s’inquiéter que ça allait se passer et je l’ai pris dans mes bras. Je lui ai dit indirectement que chez tout être il y avait des hauts et des bas pour ne pas nommer la manie et la dépression, je lui ai fait comprendre qu’elle était dans le bas mais que bientôt ça irait mieux, que je suis là pour l’aider.

Ensuite, elle m’a encore raconté qu’elle ne se sentait pas bien au travail, que ses collègues la saoulaient, qu’elle ne se sentait pas valorisé… etc. Je lui ai répondu que beaucoup de gens étaient dans cet condition là, je lui ai raconté mes expériences et je l’ai conseillé de garder son travail pour le moment puisque de nos jour il est difficile d’en trouver un facilement. Elle a même dit qu’elle aimerait faire une formation pour avoir un métier évolutif, on a longuement parlé de cela ce soir, elle va encore rester un an dans sa société le temps de trouver un tremplin pour une autre vie professionnel. Je l’ai raccompagné chez elle.

Elle m’a appelé quand je suis rentré, et m’a envoyé un petit SMS très attendrissant ce soir avant qu’elle se couche, elle ne le faisait pas tout le temps avant. Donc je me dis que je peux aller plus loin maintenant.

Quelque part, je m’en veux puisque ça fait un an qu’elle et moi sommes ensemble et on n’a jamais eu de franche discussion sur le sujet. En effet, je ne connaissais pas grand-chose à la maladie et je pensais qu’elle était guérie comme elle me le disait, depuis mes recherches ces derniers jours sur les bipolaires j’en ai appris un maximum et compris que c’était une maladie à vie, c’est ce qui m’a fait découvrir votre forum qui est un vrai bol d’oxygène pour moi.

Je suis heureuse pour vous deux!! C'est génial.

Courage c'est que le début d'un chemin pas toujours facile.

Mille baisers, et courage a ta belle.

Bonjour Albert

Je suis contente de voir que vous avez pu dialoguer tous les deux. Tu vois enfin de compte se qu'elle craint le plus c'est que tu la quittes et c'est bien que tu es pu la rassurer, elle va avoir plus confiance en toi et vous allez pouvoir en parler plus facilement dans les jours avenir. Je te souhaite plein de courage